M.M. Faiseur d’histoires – Ateliers d’écriture

Tout est bon dans le jambonneau

Les aventures de Loco et de ses 5 amis ont été écrites par les jeunes adultes de SESSAD « Le Chemin » de Douai. Merci à Fabien Pruvost (orthophoniste), à l’origine de ce projet, et à Alexandre (éducateur) et Magalie (élève éducatrice) qui ont contribué à ce que les jeunes mettent à cette histoire le point final. Merci aux écrivains en herbe pour tout ce temps passé en leur compagnie !

Tout est bon dans le jambonneau

Texte de

Alexandre

Antoine O.

Antoine M

Gautier

Sylvain

 

Chapitre 1

Les six compagnons

L’histoire raconte les aventures à Paris de six jeunes amis : Jonathan Maurice, dragueur professionnel et grand joueur de poker ; Alexis Molas, blagueur invétéré ; Vladimir Novak, un correspondant polonais très « je-m’en-foutiste de la vie » avec un passé difficile et qui essaye de s’en sortir ; Lyn, jeune fille d’origine japonaise, fidèle en amour et en amitié, fan du monde gothique ; Alita, une grande fille intelligente de dix-huit ans, spécialiste de l’Histoire ancienne, grande admiratrice du Louvre, toujours accompagnée d’un ordinateur portable et de ses livres.

Enfin, il y a Loco : un labrador couleur sable, très affectueux.

En ce moment, Alita lui lit un livre sur les malédictions au fil des siècles. Nous sommes le 7 mai 2011. Il est 14h31.

Nos personnages sont à la Gare du Nord. Ils s’apprêtent à faire découvrir les merveilles de Paris à Vladimir Novak. Celui-ci s’est déplacé de Pologne spécialement pour cette visite. Jonathan, Lyn et Alita sont contents de lui venir en aide. De plus, leur but est aussi de regarder la beauté de la capitale.

Malheureusement, Alexis Molas, le blagueur du groupe, n’est pas encore arrivé.

– Surtout, on doit voir la place de Varsovie !, dit rapidement Vladimir Novak.

Alita, plongée dans la lecture de son livre, temporise :

– Calme-toi, il finira par nous rejoindre et on va y aller à la place de Varsovie.

Quand même inquiet, Vladimir demande :

– On y va comment, les amis ? Je crois qu’il faut prendre la ligne de métro 6.

La grande fille intelligente range son livre et sort un ordinateur portable de son sac à dos.

– Grâce à la puissance logistique de mon ordinateur, explique-t-elle, je peux situer la place de Varsovie et savoir quelle ligne prendre.

Après cinq minutes de recherche, elle s’exclame :

– La place de Varsovie est près de la Tour Eiffel !

Alexis Molas arrive à ce moment-là.

– Désolé d’être en retard pour la partie de poker !, dit-il, moqueur, les yeux fixés sur Jonathan, le sportif joueur de cartes.

Le retardataire est essoufflé et il a transpiré. Sa veste marron est tachetée de poudre blanche. Il a un sourire bizarre et Lyn se demande s’il n’aurait pas passé du temps avec une fille.

Loco s’approche pour réclamer une caresse. Le blagueur cesse de rire et recule.

– Ne va pas te coller à moi ! Je suis allergique aux poils d’animaux !

Le labrador couine et pleure. On dirait un petit oiseau tombé du nid. Alors, il s’en va vers Lyn pour être consolé. La jeune gothique le prend dans ses bras. Tout le groupe regarde le chien pleurer, Vladimir Novak, lui, affiche un air « de dire n’importe quoi », les sourcils baissés et la tête qui va à gauche puis à droite.

Jonathan Maurice est en colère. Devant son attitude, Alexis s’excuse :

– Désolé, j’ai eu une mauvaise journée…

Lyn réplique :

– Pour une mauvaise journée, ça sera une très grosse mauvaise journée si vous continuez comme ça !

Alita range son ordinateur, enfile son sac à dos et claque dans les mains :

– Allez, en route, les amis !

– J’y suis pour rien moi si je suis allergique à cette boule de poils !! Hein Loco ?

Sur ces mots, le blagueur caresse le poil de Loco du bout des doigts. Les cinq amis rient de bon cœur. Loco aboie de joie et saute dans tous les sens.

* * *

Vladimir tient la laisse de Loco et rentre dans la station de métro avec le groupe, direction la 6. La foule très pressante sépare les cinq amis, mais chacun connaît, grâce à Alita, l’arrêt où ils doivent monter.

Une fois le métro arrivé, ils s’installent debout dans la rame. Les portes se ferment et le métro démarre. Une ambiance plutôt silencieuse s’installe. Lyn donne une pièce à un joueur d’accordéon tandis qu’Alexis essaye de se déplacer en demandant pardon aux autres passagers. Jonathan adresse un clin d’œil à une jolie fille. Alita joue à un jeu sur son PC intitulé « les Mystères de Paris » dont le but est de sauver les richesses de l’Humanité.

Vladimir, lui, est dans le gaz, car il s’est drogué avant de monter. Il a fumé de la marijuana en cachette.

Tout le monde sort à l’arrêt Trocadéro qui permet de rejoindre la place de Varsovie. Lyn, Alita, Jonathan et Alexis se retrouvent tous ensemble sauf que cette fois, il manque Vladimir et Loco.

Vladimir, toujours dans le gaz, a les yeux fixés sur un parisien qui passe devant lui. Cet homme est super étrange : il a des molaires sur son pull.

– Bon ben… on attend Vladimir, dit Lyn.

– Ah, c’est bon !, s’exclame Jonathan. Le voilà !

Le Polonais arrive enfin vers la bande.

– Désolé de vous avoir fait attendre, les potes ! J’ai été surpris par un mec qui avait des molaires sur son pull.

– C’est une maladie pull-molaire ?, ricane Alexis.

– Comment ça ?

– Heu… rien. C’était juste un jeu de mots. Ton gars, il n’avait pas des molaires sur son pull, mais des boutons blancs. Tu dois halluciner encore, Vlad !

Alita se met soudain à pleurer. Lyn et Jonathan sont catastrophés.

– Quoi ? Que se passe-t-il ?, s’alarme Vladimir en tournant la tête dans toutes les directions. La police m’a vu fumer un joint ?

Lyn dit à son ami polonais :

– Vladimir… Tu n’as pas remarqué quelque chose dans le métro ? Tu as bien gardé Loco ?

– Rhooo ! T’inquiète ! Regarde comment il est sage…

Vladimir baisse la tête vers le chien.

– LOCO !!, s’écrie-t-il.

Loco n’est plus là. Pire. À sa place, un morceau de jambonneau pend au bout de la laisse.

 

Chapitre 2

Loco, chien passionné et passionnant

Les cinq amis sortent du métro en courant. C’est Alexis Molas qui a émis l’idée que Loco s’est peut-être sauvé dehors.

Une fois dans la rue, Vladimir s’arrête. Il est fatigué à cause du joint de cannabis qu’il a fumé et de son médicament psychoactif. Il s’exclame alors avec satisfaction :

– On est arrivé sur la place de Varsovie ! Regardez la plaque !

Il s’agit d’une grande place avec jardins et fontaines. Deux grands escaliers se trouvent de chaque côté de la place et un pont traverse la Seine pour rejoindre la Tour Eiffel. Sur cette place, beaucoup de touristes viennent prendre des photos et de nombreux marchands s’installent pour vendre toute sorte d’objets souvenirs. Cette foule fait retentir beaucoup de bruits : des sonneries de téléphones portables, des cris, des éclats de rire auxquels se mêlent les jets d’eau de la fontaine et le va-et-vient bourdonnant d’admiration des touristes.

– Le but c’est de trouver Loco !, râle Alexis Molas après son ami polonais.

Vladimir approuve d’un air bizarre.

– Ah ! Oui, c’est vrai.

Les cinq amis cherchent partout. Malheureusement, pas de Loco en vue. Ils se dirigent vers la place. À ce moment-là, Jonathan en profite pour accoster de jolies Allemandes, blondes avec un air de Pamela Anderson.

Lyn et Alita se tournent vers lui :

– Tu dragueras plus tard, Jonathan !

– Je ne drague pas ! s’exclame Jonathan. Je leur demande où est notre ami Loco.

En sueur, Vladimir fouille dans ses vêtements et sort une boussole.

– Qu’est-ce que tu fous ?, lui demande Jonathan.

Le Polonais lui répond :

– Je cherche Loco avec ma boussole qui n’indique pas le Nord, mais le reste…

– Avec une boussole ?, s’écrient ses quatre amis.

– Ben oui, j’ai le droit, non ? C’est interdit ou quoi en France d’utiliser une boussole ? Je suis sûr qu’il y a un passage secret dans la place de Varsovie, Loco a dû le renifler. Par contre, il faut y aller la nuit sinon…

Alexis, agacé, lui coupe la parole :

– Arrête tes conneries, on va se renseigner et c’est tout !

Déçu, Vladimir se tait et range sa boussole dans sa veste.

Alita et Lyn proposent de faire comme Jonathan et de se renseigner. Une jeune fille, qui vient d’acheter une Tour Eiffel miniature, leur dit qu’elle a aperçu un chien couleur sable.

– Ah bon ? Quoi ?!…Vraiment ?!?… Mais où ?, s’empresse de demander Lyn.

– Il se dirigeait vers la Tour Eiffel, répond la jeune fille.

– Merci !! Vite, allons-y !

La bande court vers les escaliers aussi longs qu’un bus qui mènent au monument le plus connu et le plus gigantesque de Paris : la Tour Eiffel. Les amis sont impressionnés par sa hauteur, son immensité et ses énormes ascenseurs.

– Oh, la, la ! Il y a plein de monde !, s’inquiète Alexis. Je ne sais pas si on va le retrouver le toutou.

– On va le retrouver, Alex, on va le retrouver !, l’encourage Lyn.

Chacun crie le nom du chien toutes les dix secondes en montant les longs escaliers – Vladimir s’aidant de sa boussole à l’insu de ses amis. Arrivés aux pieds de la grande dame de fer, les touristes partagent leur sérieuse inquiétude, car personne n’a vu le labrador.

Lyn observe la laisse que tient à présent Jonathan.

– Et si ce n’était pas la laisse de Loco ?, montre-t-elle.

– Ça signifierait qu’il a été enlevé !, comprend Alita.

– Ou alors, propose Alexis Molas, que quelqu’un promenait son jambon et qu’il a interverti sa laisse avec celle du toutou…

La Japonaise gothique et la grande fille intelligente regardent le blagueur. Elles se demandent s’il plaisante ou s’il est sérieux. Au même moment, Jonathan fait un petit « Ouille ! » de douleur.

Il sort sa main droite d’un trou fait au couteau dans le jambonneau. Une goutte de sang perle au bout de son index. Il plonge sa main gauche pour récupérer un papier sur le bord duquel il s’est coupé le doigt.

– Hé ! Il y a un message.

– Et dire que j’ai failli te demander le jambonneau parce que je commençais à avoir faim, dit Alexis.

Vladimir voit la laisse abandonnée et il la ramasse. Les autres s’approchent de Jonathan et lisent le message pendant que leur ami sportif bande son doigt avec un mouchoir.

UN IMMENSE BÂTIMENT SE SITUE DANS LA VUE EN FACE, LA MULTIPLICITÉ DES PIÈCES DU BÂTIMENT CACHE UNE MERVEILLE DU MONDE.

– Oh, non ! Cette énigme est trop compliquée ! Bouh !!!, pleure Lyn.

Alexis Molas ajoute avec un rire :

– On voit que les gothiques aiment pleurer, tu ferais mieux de chercher !

– Mais tais-toi !!!!! s’emporte Jonathan Maurice, d’un ton presque explosif.

Alita réfléchit sur l’énigme. Après quelques secondes, elle s’exclame :

– Ça y est, j’ai trouvé !!! C’est au Louvre que nous devons aller !!

– Comment tu as deviné ?, demande Vladimir.

Alita s’apprête à lui expliquer, mais Alexis Molas lui coupe la parole :

– Alita a un véritable cerveau d’ordinateur !

La jeune fille intelligente l’ignore, elle préfère se concentrer sur les raisons possibles de l’enlèvement du labrador et sur le sens de l’énigme :

– Loco est un chien qui aime bien dormir avec des livres surtout des livres historiques et le kidnappeur le sait !

– En fait, on ne sait pas grand-chose sur Loco, remarque Lyn.

Alita soupire et raconte l’histoire de leur ami disparu :

– Loco a été abandonné quand il était encore un chiot parce qu’il était insomniaque. Il réveillait toujours son maître. Celui-ci ne supportait plus ses aboiements. Il a été adopté par un aveugle qui avait besoin d’un guide pour se promener dehors. Heinrich Tinner. Un professeur de philosophie. Monsieur Tinner devait voyager. Il a demandé à tous ses voisins pour s’occuper de son chien. Mise au courant, je suis allée sonner chez lui. Je suis sa voisine, j’habite juste à côté de chez lui. Monsieur Tinner a demandé à Loco de m’accueillir et notre ami à quatre pattes m’a ouvert la porte. Vous vous rendez compte ?

– C’est vraiment un chien exceptionnel !, s’exclame Lyn.

– Oui, approuvent ses amis.

Alita continue son histoire :

– Monsieur Tinner m’a alors expliqué son problème : « J’ai un train à prendre. J’en ai pour la journée. Est-ce que tu pourrais t’occuper de Loco ? D’ailleurs, je crois qu’il aurait besoin d’un bon toilettage. » J’ai accepté. Loco est un chien très gentil et très affectueux. Je l’ai donc amené au « Tout tout pour tous les toutous ! », un salon de toilettage. Quand la toiletteuse l’a épilé, elle a découvert un tatouage sur sa cuisse postérieure gauche représentant un symbole. Elle m’en a parlé et m’a proposé de le lui enlever. Je lui ai répondu que je devais d’abord en parler au maître de Loco. Je suis retournée chez Monsieur Tinner le soir, mais il n’était pas encore rentré de son voyage. Ça fait maintenant une semaine qu’il est absent…

 

Chapitre 3

L’inconnu du Louvre

Le groupe des cinq court pour aller au Louvre. Lyn et Alita proposent de prendre un taxi, mais personne n’a assez d’argent !

– Et pourquoi pas le bus ?, demande Alexis Molas.

– Mais il y a trop de monde à l’arrêt de bus !, répond Jonathan Maurice. On va perdre encore plus de temps. Sans parler de la circulation.

Vladimir Novak décide d’emprunter la rue de la Liberté, tout le monde le suit à toute vitesse. Alita bouscule alors un monsieur. Ce dernier est grand, avec une écharpe rouge, fumant une cigarette, portant un manteau qui lui traîne presque au bas des pieds. L’inconnu l’apostrophe :

– Vous avez l’air bien pressé jeune fille, avec vos gardes du corps !

Lyn d’un air fracassé lui explique tout :

– On a perdu notre chien ! Il a été échangé avec un jambonneau. Dedans, on a trouvé un message.

L’homme à l’écharpe réfléchit puis demande :

– Votre chien ressemble à quoi ?

– Il est de couleur sable, pleure Alita. Il adore courir et…

– Jamais vu, l’interrompt l’homme. Bonne journée.

Il s’en va en prenant une autre cigarette.

– Bien louche, ce gars…, dit Lyn, inquiète.

– Normal, il ne pense qu’à fumer…, fait remarquer Alexis le ton très drôle et moqueur.

Vladimir sort une cigarette. Les blagues de Molas l’énervent. Il a besoin de se calmer les nerfs

Les cinq amis se remettent à courir, le long de la Seine.

Ils courent, ils courent, ils courent en pensant tous à Loco, perdu, kidnappé, torturé. En particulier Alita qui en avait la responsabilité.

* * *

Arrivé au Louvre, Alita aperçoit du monde qui admire la Pyramide de verre. Elle se trouve au milieu d’une immense cour entourée d’un grand, très grand, très très grand bâtiment qui ressemble à un château. En fait, il s’agit aujourd’hui du plus célèbre Musée de Paris où il y a des statues anciennes qui datent et viennent de Grèce et d’Égypte, des tableaux, des armes anciennes, des animaux empaillés, des vases, des squelettes de dinosaures, des momies et des photos de la Seconde Guerre mondiale.

La grande fille intelligente revoit alors le monsieur à l’écharpe rouge.

Il s’approche du groupe des cinq amis d’un pas glacial et leur demande du feu pour allumer sa cigarette. Vladimir Novak lui tend son briquet à tête de mort en fronçant les sourcils, l’air méfiant. Puis l’homme à l’écharpe rouge pose une question :

– Que cherchez-vous, jeunes gens ?

– Vous le savez ! Vous nous suivez, sale rat !, l’agresse Vladimir prêt à se battre.

L’homme éclate de rire et dit calmement :

– Je dois partir. J’ai visité le Louvre. Je vous souhaite une bonne visite.

Ce monsieur bizarre et effrayant s’en va.

– C’est lui, notre kidnappeur ! C’est lui !!, l’accuse Alexis Molas.

Tout le monde se tait. Alita contemple le Louvre. Elle se rappelle de la boussole de leur correspondant polonais.

Un immense bâtiment avec des souterrains peut-être ?, songe-t-elle, cherchant à trouver un rapport avec l’énigme qu’elle a décryptée.

* * *

À l’entrée du Louvre, les cinq amis voient des centaines de personnes venues visiter cette merveille.

– Bon sang !, crie Vladimir. Impossible de trouver Loco, ici !

– Ben… C’est de ta faute si le toutou a disparu !, lui renvoie Alexis.

– Comment ça ? Ma faute ! C’est toi qui a refusé de le caresser !

Jonathan et Lyn retiennent leurs deux amis qui se disputent.

– C’est bon, assez !, s’énerve Alita.

– Tu vois ma main, ça !, dit tout à coup Alexis.

– Et alors ?, demande Lyn.

– Alors, mon allergie recommence ! Mince !!!

Alexis montre sa main droite. Elle est rouge. Rouge comme le sang ! Alita remarque que des boutons et des poils noirs comme ceux d’un animal la recouvrent. La jeune fille soupçonne encore une blague de sa part, mais ne dit rien.

– Vous ne sentez rien ?, demande Jonathan en reniflant très fort avec une grimace.

Ses amis approuvent. Ils sentent une drôle d’odeur quelque part.

À ce moment, l’un des gardiens s’approche d’eux. Vêtu d’un gilet rouge assez sale, il porte une casquette avec l’inscription « sécurité ». Il est plutôt gros, mal rasé et paraît nerveux.

– Excusez-moi vous cinq, vous cherchez votre chien ?

– Oui, pourquoi ?, demande Lyn, joyeusement surprise.

– Elle pue votre toque !, dit Vladimir en se bouchant le nez.

Jonathan comprend d’où provient l’odeur.

– Loco a uriné sur la tenue du gardien, explique-t-il. Mais au fait, vous avez vu notre chien ?

– Ce qui signifie que nous sommes sur la bonne piste !, s’exclame Alita.

– Oh, je crois que je n’avais pas senti !, remarque le gardien.

Jonathan dit avec surprise :

– C’est vrai ?

– Je crois que je l’ai aperçu se dirigeant vers les sous-sols du Louvre. Mais faites le sortir le plus vite possible, car les chiens sont interdits au musée.

Vladimir dit avec excitation :

– Okay, on y va !

Ils ont trouvé une porte à gauche de l’entrée avec un levier à côté.

Sur la porte il y a un panneau « attention à la marche ».

Jonathan la pousse. Il entre dans une salle. Elle est tellement sombre que Jonathan trébuche et tombe le long des escaliers qu’il n’avait pas constatés. Il se retrouve la tête, les genoux et les pieds à terre, et les fesses en l’air.

Alita lui crie :

– Ça va, Jo ?

– Ouais, ça va. Ouille !

Alita et Lyn descendent les escaliers. Dans la pièce sombre, Vladimir enclenche un interrupteur qui allume la lumière, et Jonathan aperçoit un crâne de chien. Le joueur de poker crie de toutes ses forces.

– Aaaaaaaah ! LOCOOOOO !!

Alita l’interrompt :

– Eh ! mais attends, c’est un squelette de petit chien en plastique !

– Ha, mince…

Pendant ce temps, Vladimir prend son médicament psychoactif et il rejoint les autres, mais il a l’impression de voir Alexis Molas en haut des escaliers en train de discuter avec le gardien. Il se dit que c’est bizarre et chelou.

Vladimir recherche les trois autres amis et, une minute plus tard, il les retrouve en bas des escaliers. Au même moment, Alexis est parmi eux. Les cinq amis avancent dans les souterrains du Louvre.

Il y a de l’eau partout et il y a des torches allumées. C’est un tunnel souterrain du XVIIe siècle. Des vieilles poutres en bois soutiennent le plafond. Ils croisent d’autres œuvres d’art, comme des squelettes humains déguisés en soldat et en chevalier. Ils en sont terrifiés rien que de les voir.

– L’endroit est un peu terrifiant !, remarque Lyn. C’est un piège, vous ne croyez pas ?

– Je n’en sais rien…, lui répond Vladimir.

– Je crois qu’il faudrait se séparer, propose Jonathan. Il y a plusieurs chemins…

Alita s’exclame avec une voix aiguë :

– Non, je ne crois pas qu’il faille se séparer.

– Je vais chercher tout seul !, dit alors Alexis Molas.

Les autres attendent en se demandant s’il reviendra ou pas.

Pendant ce temps-là, Vladimir Novak utilise sa boussole et va vers l’Est. Il entend un bruit de pas. Il s’approche et se cache derrière une grosse poutre. Il voit alors le gardien. Il est stressé et tourne en rond.

Il cherche la clé de la porte devant laquelle il tourne en rond et donne des coups de poing au mur et surtout dans la porte.

Vlad se rend compte que c’est un faux gardien. Ce dernier finit par trouver la clef par terre, près de la porte. Il l’ouvre et disparaît en la fermant à double tour.

Le Polonais revient vers le groupe.

– J’ai vu le gardien, commence-t-il.

– On ne cherche pas le gardien, dit Jonathan. On cherche Loco, tête de drogué.

Vladimir, déçu, se tait et il essaye de se calmer.

Tout à coup, Alexis arrive au hasard.

Ils sentent alors une odeur d’urine de chien.

Jonathan recule directement en se pinçant le nez :

– Mais ça pue un max !

En utilisant sa boussole, Vladimir parle :

– Suivez-moi !

Alexis est surpris :

– Quoi ? Et pourquoi ?

Vladimir court sans l’écouter et tout le monde le suit. Alexis Molas parle tout seul en leur emboîtant le pas.

Jonathan trouve alors un jeton de casino de 3000 euros avec un morceau de manteau violet mauve. Le jeton est rond avec de l’or et il est écrit Polski en argent.

– Il faut vite trouver Loco !, s’inquiète Alita.

– Oui, mais où exactement ?, demande Vladimir.

Alita pense que le morceau de manteau appartient au kidnappeur et que celui-ci joue au jackpot dans un casino appelé Polski .

– Il faut se rendre dans ce casino , on y trouvera celui qui a enlevé Loco !

– Mais on est perdu, lui rappelle la jeune gothique. On est dans un labyrinthe.

– Il faut que j’utilise ma boussole !, s’exclame Vladimir.

– Encore ta boussole !, dit Jonathan avec mécontentement.

Sans attendre, le Polonais prend la direction de l’Ouest.

Tout le groupe suit, mais Jonathan traîne les pieds.

Dix minutes plus tard, ils trouvent la sortie.

Elle est juste derrière une porte en acier. En ouvrant la porte, le groupe aperçoit des voitures qui roulent lentement à cause d’un « cédez le passage ». De grandes maisons se collent les unes aux autres.

– Capitaine Jack Sparrow, dit Lyn. On a maintenant trouvé le chemin ! Félicitations !

Lyn est super contente, car elle croyait qu’elle était perdue à jamais. Elle saute très haut en criant « Super ! » et en embrassant Vladimir sur la joue.

 

Chapitre 4

Quinte Flush royale

Il est 17 heures 30 sur l’écran de la montre électrique de Lyn.

Ils longent la Seine vers Notre Dame et croisent un chinois, sosie de Chuck Norris ou plutôt de Steven Seagall.

Son costume noir est froissé, son nœud papillon défait, il a l’air déprimé.

Alexis Molas lui demande :

– Où peut-on trouver le casino Polski ?

– Ahhh !!! Foutez moi la paix j’ai tout perdu dans ce casino là ! Venez plutôt avec moi au casino du Dragon Rouge !

Vladimir lui répond :

– On va pas là pour jouer, on veut enquêter sur la disparition de notre chien !

– Dans ce cas, longez la Seine et troisième à droite. Et vous auriez pas quelques euros ?

Vladimir Novak arrive complètement drogué et ayant trop fumé de cigarettes devant le casino. Alexis Molas est songeur, il regarde Vladimir qui vient de sortir de sa poche son portable. Il compose un numéro, le met à son oreille et parle en polonais. Lyn écoute à la radio Rire et chansons sur son MP3, en se balançant, par rapport à ce qui s’est passé avant. Jonathan est heureux, car c’est un établissement où on joue au poker. Et Alita est fatiguée, très fatiguée de la journée.

Des voitures italiennes coupées et cabriolets occupent presque tous les trottoirs du casino sauf la place handicapée où il est interdit de stationner et de s’arrêter.

L’intérieur de l’établissement de jeu est divisé en quatre lieux. Un lieu pour jouer aux dés et fumer, un autre pour manger et boire, un autre pour jouer aux cartes et un hôtel. Une porte noire, sombre, où personne n’entre est gardée par trois gardes du corps armés d’un bâton télescopique. Ils sont gros. Ils portent des vestes blanches et un jeans blanc. Il y a beaucoup de monde : des joueurs, des mangeurs, mais aussi de gros fumeurs. La fumée des cigares cubains et des pipes reste au-dessus des têtes et on a du mal à respirer. Certains joueurs désespérés sont nerveux parce qu’ils veulent gagner.

Vladimir remarque que son portable a disparu, car il n’est plus dans sa poche. Cette perte le stresse. Il essaye de trouver son téléphone, mais il ne sait pas où il est. Il le voit sur la main de quelqu’un. C’est une main de femme. Elle est très, très, très jolie. Ses dents brillent comme des diamants. Son manteau est en peau de lynx, on dirait Tatiana Romanova dans le film Bons baisers de Russie.

Le Polonais va vers elle. Il lui dit :

– Mais, c’est mon portable ?

La femme dit :

– Non, ce n’est pas le vôtre.

Il accepte en s’excusant et il cherche encore son téléphone.

Pendant ce temps, Alexis Molas abandonne tout le monde en se faufilant discrètement pour aller au bar se rafraîchir les idées.

Jonathan part jouer tranquille au poker, mais il ne fait que ça.

Lyn se plaint :

– Je crois que je vais aller chercher ce maudit joueur de poker.

Alita calme son amie :

– Laisse tomber, on se débrouillera toutes seules.

Ces deux jeunes femmes essayent de trouver Loco ou des indices.

Alita appelle Lyn.

– Viens voir ! Je crois que j’ai trouvé un indice !

Alita est en train de revenir avec une laisse qui est en cuir épais bleu avec un crochet semi-automatique.

Lyn dit :

– Mais c’est la laisse de Loco ! Où as-tu vu ça ?

– Là-bas !, répond Alita. À gauche, tout près de l’aquarium

Les deux filles vont dans la partie « restaurant ». Un serveur les accueille :

L’employé pose une question :

– Puis-je vous aider mes demoiselles ?

– Avez-vous vu un labrador ?, demande Lyn. Nous avons sa laisse.

– Non, je n’ai pas vu un chien dans cet endroit.

Alita le juge :

– Vous mentez !

Le serveur riposte :

– Mais, non. Je ne mens pas. C’est impossible, car ici c’est interdit, mesdemoiselles, aux chiens, aux chats et à tous les animaux. Les deux amies sont étonnées de voir Alexis au bar en train de faire un strip-tease.

Alexis Molas, bourré, se met torse nu. Il enlève son pantalon. Alita, surprise qu’il soit ivre, le voit avec un slip panthère rose. Elle court pour calmer leur copain et lui dit de se rhabiller.

Alexis Molas se tient à Alita.

– C’est moi qui voulais…, se confie-t-il.

Lyn lui donne une claque et lui dit d’aller se rhabiller :

Il remet son pantalon de survêtement et son t-shirt.

La gothique dit à Alita :

– Tu dois louer une chambre pour Alexis, s’il te plaît.

La jeune fille intelligente est d’accord et part tout de suite.

Alexis reste par terre, allongé. Lyn le remet debout et le tient pour qu’il ne tombe pas. Alita retourne sur ses pas et elle dit :

– Au fait, nous n’avons pas d’argent.

– Mais comment allons nous faire ?

– Je crois que Jonathan peut gagner, il est fort en poker.

– Super ! On va attendre qu’il gagne !

Soudain, Alita se met à trembler. Elle a une vision. À l’âge de six ans et à cause de ce trouble, elle était rejetée à l’école. La vision montre Loco pendu dans un arbre.

– Alita !, prend peur sa camarade gothique.

– Lyn, j’ai eu une vision. J’ai vu Loco mort, pendu dans un arbre. Je croyais qu’elles avaient disparu à dix ans, mais ça revient. J’ai trop peur que ça m’arrive encore.

– Lors de la prochaine vision, exploite-la plus, conseille Lyn. Rejoignons Jonathan et Vladimir.

* * *

Jonathan est à une table de poker dans la salle des jeux qui est à côté du bar, avec le jeton trouvé au Louvre.

Il commence à draguer avant de jouer au poker.

–Bonjour toi !, le saluent deux filles. Nous avons entendu dire que tu as gagné au poker en tournée mondiale.

– Oui, répond-il. Qui êtes-vous ?

– Moi, c’est Sandra et elle c’est Helena.

Helena est brune, les cheveux bouclés attachés avec une pince en or et une robe comme Angelina Jolie. Sandra est blonde aux cheveux longs, avec des bijoux en or massif, une robe sexy violette, un maquillage brillant aux yeux et un tatouage de fleur sur le bras.

– Oh !, moi c’est Jonathan. J’ai la finale du tournoi à gagner pour les 50 000 euros.

Alita et Lyn arrivent avec Alexis, saoul.

– Gagne la partie, dit Alita, on n’a pas d’argent pour louer une chambre du casino pour Alexis.

– Je crois que c’est (hip !)…, dit Alexis Molas, qu’on a un peu (hip !) trouvé ce chien (hip !) qui s’est barré en train… (hip !)

– D’accord, dit Jonathan. Je gagnerai quoiqu’il arrive, pour vous, pour Vlad et pour Alexis parce que sinon il recommencerait encore.

Une voix grave les interpelle :

– Pourquoi n’avez-vous pas d’argent ?

– Non, VOUS !!

L’homme avec l’écharpe rouge se dresse devant les filles comme un roc.

– Si vous voulez de l’argent, que malheureusement je n’ai pas sur moi, vous devrez faire face à l’adversité.

– Qui est l’adversité au juste, demande Lyn.

– Je suis l’adversaire, répond l’homme à l’écharpe rouge.

Il s’assoit sur une chaise à la table de Jonathan.

– Faisons une partie de Poker !, décide-t-il.

– Vous êtes bizarre, réalisent Lyn et Alita.

– Je m’appelle Cédric Marcus !, répond fortement le monsieur bizarre. Vous, les gamines, c’est une partie entre garçons !

– Et moi, Monsieur, je suis Jonathan Maurice et…

– TAIS-TOI ! JOUE PLUTÔT !, l’interrompt le drôle de monsieur.

Il distribue ensuite les cartes. Jonathan est très perturbé par son jeu qui est assez faible.

– Vous êtes nul, cher Maurice, se vante Cédric Marcus. Nous commençons avec 25 000 euros et vous êtes déjà à 5000 euros. Je gagne et je ne perds jamais !

L’homme à l’écharpe rouge distribue de nouvelles cartes.

Jonathan est plutôt content, car il est en mesure de le battre.

– Je sais que vous avez un mauvais jeu donc je mise 4000 euros, s’énerve Cédric Marcus.

– Je vous suis !, dit Jonathan. D’accord ou non, jamais je ne perdrai.

Cédric Marcus met quatre rois sur la table.

– J’ai un carré de rois !, s’excite-t-il. HA ! HA ! HA ! Je suis le meilleur !

– Non, car moi j’ai un carré d’as !, rigole Jonathan.

Cédric Marcus le regarde d’un air effronté.

– Faisons une dernière partie, dit Cédric Marcus. Et là, nous misons tout notre argent!

– Je vous suis, dit Jonathan.

L’homme à l’écharpe rouge distribue les cartes pour la dernière et Jonathan a un roi de cœur et une dame de cœur. Il relève les deux premières cartes et c’est le valet de cœur et l’as de cœur.

– Je fais tapis !, crie Cédric Marcus.

– Je suis, dis Jonathan.

Marcus relève les dernières cartes. Le dix et le neuf de cœur.

– QUINTE FLUSH ROYALE !, s’exclame Jonathan.

Il lève ses bras plus très haut. Cédric Marcus part en jetant toutes les cartes par terre et les jetons.

– Jonathan le meilleur joueur de poker du monde !!, hurlent Hélène et Sandra.

Le tournoi se termine, Jonathan a gagné 50 000 euros. Il est au premier rang au poker.

– J’ai enfin plein d’argent pour acheter toutes les chambres. Et pour trouver Loco.

 

Chapitre 5

Trahison

Pendant qu’Alita et Jonathan recherchent Loco, Lyn loue la chambre 614 de l’hôtel au-dessus du casino avec l’argent du poker pour amener Alexis au lit. Sur le trajet, l’alcoolique continue de faire son guignol :

– Hé, les mecs… j’… j’ai bu qu’un seul verre et… j’suis pas bourré ! Hips !

Il finit par tomber par terre et Lyn est donc obligée de le traîner jusqu’à un lit de la chambre. Alexis commence à ronfler quelques secondes après s’être couché, pendant que Lyn va dans la salle de bains pour prendre sa douche.

Sa douche terminée, elle se rhabille avec les vêtements qu’elle portait. Elle met en premier ses sous-vêtements. Elle met sa jolie robe noire, ses bottes à talon quand Alexis entre avec un téléphone à la main et lui dit, toujours l’air ivre mort :

– Hé, r’garde ! J’… J’ai le téléphone de Vladimir !

Lyn croise ses bras sur sa poitrine.

– Ça va pas !, crie–t-elle.

– Excuse-moi, je croyais que c’était la salle pour le poker…

– Ouais, fous-toi de moi ! Où est-ce que tu as trouvé le portable ?

– Hips ! C’est un groom… Ouais, un groom a sonné à la porte et me l’a transmis. Je peux te le donner Vladimir ?

– Oui, bien sûr, aucun problème, retourne te coucher, maintenant !!

Alexis pose le téléphone sur un tabouret. Quelques secondes plus tard, Lyn a fini de s’habiller et le téléphone se met à sonner.

Après trois secondes d’hésitation, elle prend le téléphone en lisant et regardant l’écran. C’est un numéro inconnu. Elle décroche sans rien dire et retient sa respiration pour ne pas faire de bruit. Une voix, également inconnue, sort du téléphone :

– Allô, Vladimir ? Ne raccroche pas !! Notre plan B ne mène à rien. On va passer au plan C : on va emmener Loco dans une péniche pour parfaire notre opération. Vlad ? Vlad, tu es là ? »

Lyn, terrifiée du message, raccroche et se met à respirer à fond et à pleins poumons.

Vladimir entre alors dans la pièce et dit :

– Il est là, mon téléphone ?

– Ah, oui ! J’allais oublier, tiens !

– Mon portable !!, s’enthousiasme le Polonais. Mon précieux !!

Elle lui donne son précieux.

– J’avais entendu sa sonnerie, il a sonné ?

– Non.

– T’es sûre ?

– Heu… Ah si ! Mais je n’ai pas décroché. Ça ne se fait pas, tu sais. Mais où tu étais ?

– J’ai croisé un employé de l’hôtel qui m’a dit que mes amis avaient loué cette chambre.

– Ça te dirait une sortie au resto ? Je vous propose le restaurant, car on n’a pas mangé depuis midi et j’ai horriblement faim !

– OK

Ils quittent la chambre pour rejoindre le reste du groupe et aller au restaurant. Mais Alexis Molas a trop bu. Ils le laissent dormir.

* * *

Les amis arrivent au restaurant du casino, mais il est complet. Ils en cherchent un nouveau dans la ville, mais tous ces magasins de nourriture sont fermés ou complets.

Trois-quarts d’heure de recherche après, Alita s’exclame de joie :

– Ça y est !! Je viens d’avoir une idée lumineuse !!!

– Oui ? Qu’est-ce qu’il y a ?! demandent les autres.

– Et si on mangeait le jambonneau ?

Après l’avoir mangé, ils retournent à l’hôtel pour se coucher. Chacun dort en sous-vêtements, car ils n’ont pas prévu de passer la nuit et n’ont donc pas pris de pyjama. Tout le monde réussit à dormir sauf Lyn qui réalise la terrible nouvelle qu’elle a apprise avec le téléphone de Vladimir.

 

Chapitre 6

Le jumeau qui suivait le jumeau qui suivait le chien

8 mai 2012, le lendemain, à 8 heures 15, le groupe se lève sauf Alexis qui a trop bu hier soir. Vladimir a essayé de le réveiller en lui mettant les écouteurs du MP3 de Lyn avec une musique au volume maximal. Mais il continue de dormir.

Puis, pendant que Vladimir est aux toilettes, Lyn réunit le reste du groupe et leur révèle tout bas :

– Hier soir, j’ai récupéré le téléphone de Vlad. Il a sonné, j’ai décroché sans dire un mot et c’était un inconnu qui appelait ! Il a l’air d’être dans l’affaire de l’enlèvement de Loco !

– Tu veux dire que Vlad est leur complice ? interroge Alita, choquée.

– Probablement, alors, je vous demande de vous méfier de lui.

Vladimir sort des toilettes. Son téléphone portable sonne, il décroche et tout le monde se tait. Quelques secondes après, Vladimir raccroche et dit aux autres :

– On vient de me donné un message : « Notre secret pour la dame est l’avenir de la matraque pour Paris » !

– Encore une énigme ?, lui demande Lyn.

– Ouais, répond Vladimir. Je me demande comment il a eu mon numéro ?

– Notre-Dame de Paris !, affirme Alita.

– Comment as-tu trouvé ?!, lui demande Jonathan.

– J’ai tout simplement pris le premier mot de la phrase, puis j’ai passé trois mots pour le suivant et ainsi de suite… Tu n’as pas compris ?

– Non.

– Bon, c’est pas grave, dit la jeune Japonaise gothique. Nous te faisons confiance, Alita. On va sortir de l’hôtel pour aller à Notre-Dame. Et plus vite on y va, plus vite on retrouvera Loco.

– Rapidité, efficacité !, dit Vladimir.

Quelques secondes passent, il s’avance pour se faire fixer par les autres.

– Hé, ben !, réagit le Polonais. S’il faut y aller, c’est maintenant !

– Mais oui !, dit Lyn.

Tout le monde se prépare sauf Alexis qui est resté couché. Jonathan lui laisse un post-it sur la table de nuit pour le tenir au courant qu’ils sont partis à Notre-Dame quand il va se réveiller.

* * *

Arrivés devant Notre-Dame, Jonathan, Vladimir, Lyn et Alita se rendent comptent de la grandeur de cette nouvelle partie de cache-cache. Elle est aussi géante que la Tour Eiffel, peut-être aussi longue que le Louvre. La porte est en or massif y compris la poignée, même s’il y a du bronze autour. Les cloches sonnent aussi fort qu’une bombe qui exploserait à huit-cents mètres. Le toit est en ardoise noire.

– Alors, c’est ça, la cathédrale de Notre-Dame ?, demande Lyn.

– Oui, dit Jonathan.

Ils poussent la porte sauf Vlad qui admire à fond la porte de droite.

L’intérieur de Notre-Dame est sombre, car les lampes ne sont pas nombreuses. Ils sont à côté d’évangiles qui sont posés sur un pupitre. Des représentations du chemin de croix sont clouées au mur. Des candélabres à côté de la porte ornent la cathédrale.

Jonathan entend la queue d’un chien qui frappe le bois d’un banc.

– Je crois que j’entends Loco.

Tout à coup, Loco aboie.

Ils courent à fond prenant l’escalier qui conduit à l’étage.

Alita crie :

– Eh ! c’est interdit de passer par là !

Lyn lui répond :

– Tais toi et cours ! L’important c’est de sauver Loco, pas de suivre les règlements !

Surpris, ils voient l’homme avec l’écharpe rouge.

– Merde, alors!, s’énerve Jonathan.

Alita est surprise :

– Non, pas toi ?

– Lui ? Mais qui es-tu ?, questionne Lyn très étonnée.

– Hé toi !, réalise Vladimir. C’est l’homme qui était à la gare !

– Je suis Xavier Marcus, répond l’inconnu, mais vous pouvez me surnommer Bob le Pyromane. Je ne vous ai pas parlé de mon frère jumeau?

– Non, pas du tout, dit Alita.

– On était ensemble dans le métro, hier, en direction de la place de Varsovie. Je l’ai vu ouvrir le collier semi-automatique d’un chien qui pourrait être le vôtre. La laisse était tenue par vous, Vladimir.

– Ça me revient ! C’était vous qui portiez des molaires bizarres sur votre pull, lui crie Vladimir. Xavier ouvre son manteau en enlevant son écharpe rouge et il montre son pull en laine avec des boutons blancs.

– Hé ! Hé ! Hé ! Tu n’aurais pas des hallucinations par hasard ? C’était des boutons blancs. Ensuite, mon frère a effrayé Loco qui s’est enfui.

– Qu’est-ce qui s’est passé ensuite ?, lui demande Alita.

– Cédric Marcus, mon frère, s’est fait passer pour moi pour vous empêcher de le retrouver avec l’aide du gardien. C’était également lui qui écrivait toutes ces énigmes. Le jeton du casino et le morceau de tissu n’étaient que des fausses pistes. Votre chien est bel et bien passé par les sous-terrains du Louvre et je l’ai aidé dans cette aventure. Mon frère suivait votre chien et moi je suivais mon frère.

– Et donc ?, lui dit Jonathan.

– Ben, je l’ai retrouvé, quoi.

Le groupe se réjouit alors de la nouvelle de Xavier. Jonathan se demande si Vladimir, lui, fait semblant d’être satisfait, car il le soupçonne toujours d’être un complice de l’enlèvement.

Xavier Marcus ajoute :

– C’est pour ça que l’on m’appelle Bob le Pyromane. Je sabote toujours les plans de mon frère…

– Mais alors, se dit Lyn, comment ça se fait qu’on a retrouvé la laisse de Loco, alors qu’il n’est jamais passé au casino ?

– Je comprends !, lui dit Alita. Cédric a mis le jambonneau à la place de Loco après l’avoir fait se sauver ! Il n’y a jamais eu d’échange de laisse.

Vladimir a dû perdre la laisse en cherchant son portable.

– Hé, bé ! Que de révélations !, dit Jonathan.

La jeune Gothique dit :

– Chut ! Vous entendez ? On dirait que le bruit vient par ici.

Loco arrive. Il court comme un chien qui n’a pas vu ses amis.

Tout le monde le caresse et l’embrasse.

Le labrador aboie deux fois et comme il a sauté sur Lyn, il lèche Alita. Tout le groupe est très heureux de le retrouver.

Quand tout à coup, les quatre amis voient Cédric Marcus arriver dans un sombre mouvement.

Et une drôle de tête qui vient aussi vers eux.

– Le gardien du musée !, s’écrie Alita.

Le gardien tient avec une seule main Cédric Marcus par les poignets.

– Ce sournois, dit le gardien, je l’emmène en prison. Profitez bien des retrouvailles.

Alita lui répond :

– C’est bizarre… maintenant il veut nous aider. Il y a un truc qui cloche…

– Les deux camps m’ont demandé de l’aide, leur explique le gardien. Respectivement votre ami, Alexis, ainsi que Xavier, mais j’ai choisi vôtre camp, car je ne voulais pas faire quelque chose de mal. Et Alexis m’a donné envie de le trahir.

Les quatre amis sont tous en fureur contre Molas car ils viennent de se rendre compte que c’est lui le traître.

– Saperlipopette alors !, dit tout à coup Lyn. Je m’excuse Vlad, je croyais que c’était toi le traître.

Vladimir Novak est surpris par les excuses, voire étonné.

– Quoi ? Moi ?

– Ben oui. Pour l’histoire de ton portable et même que t’as parlé en polonais.

– Mais tu as fumé quelque chose toi ?!

– Moi ? Je ne fume pas de tabac ou autre chose dans le style de tes joints !

– Okay, okay. En réalité, je téléphonais à une amie en Pologne, à Cracovie.

Curieuse et très attentive, Lyn le questionne :

– Elle s’appelle comment ?

– Nikita Levandowsky…

– Tu ne m’en veux pas ?

– Non, bien sûr.

– Expliquez-vous !, exige Jonathan à Cédric.

– D’accord, raconte Cédric. Il y a longtemps, j’ai été le chef de chantier en espace vert pour le maire de Paris, car on était ami. J’ai trouvé un objet dangereux pour l’humanité que je voulais utiliser. Le maire m’a banni à tout jamais. Mais j’ai décidé que je me vengerai. C’est pour ça que votre ami, Alexis, s’est associé à moi.

– Nous sommes les oncles d’Alexis, reconnaît Xavier. Son vrai nom est Marcus.

– Alexis… Marcus ?, réfléchit Jonathan.

– Attendez !, crie une personne.

Alexis Molas ouvre la porte en grand.

– Enfin (souffle) je vous… (souffle) ai cherché partout.

Vladmir a envie de le frapper, mais il est retenu par les autres.

– Calme-toi, dit Lyn . Il est trop vulnérable pour toi !

Vlad se débat :

– Il nous a baladés partout, l’enfoiré !

– Je peux vous expliquer…, s’apeure Alexis.

– D’accord, accepte Alita.

– Vas-y, explique-toi , dit Xavier Marcus.

* * *

Alexis Molas pleure.

– Je voulais, déjà de une, trouver un moyen pour qu’on s’intéresse à moi. Je voulais Loco que pour moi, juste pour mes problèmes de santés. Je souffre d’une maladie qui touche le cerveau donc j’ai demandé à mon oncle Cédric Marcus de s’occuper de Loco. Mais aussi de la quête annexe : voler le portable de Vladimir et de faire courir mes chers amis.

Soudain le traître sort un couteau très pointu et le met sous sa gorge avec la pointe très acérée.

– Ne fais pas ça !, hurlent tous ses amis

Jonathan court, court, COURT !! Il enlève le couteau des mains en mettant à terre Alexis Molas et lui dit :

– Tu as de très bonnes qualités que nous n’avons pas. Il y a du bon dans ce monde et il faut se battre pour ça ! Bas toi !! Alexis Molas cesse de pleurer et va mieux.

– Pardonnez-moi pour ces histoires abominables.

 

épilogue

– Adios Amigos ! Voilà notre train pour Valenciennes !, crie Alita avec enthousiasme.

Il y a Alexis pour regretter ses actes.

Lyn lui dit:

– Viens me faire un câlin et ne me fais plus un coup comme ça !

La jeune fille gothique enlace son ami pour lui pardonner.

– Tu avais raison, dit Alita. En fait, on s’est un peu moqué de toi jusqu’à maintenant.

Jonathan lui serre la main et dit à son ami :

– Je t’invite à ma prochaine partie de poker !

Vladimir lui tapote l’épaule.

Loco, comprenant qu’Alexis Molas est allergique à ses poils, évite de s’approcher de lui.

Et les six compagnons s’en vont chez eux en se disant adieu.

Trois ans plus tard, Jonathan est devenu travailleur dans une grande chaîne de casinos. Lyn devient aventurière. Alita est avocate, Vladimir a arrêté de se droguer et devient agent de prévention de la drogue. Alexis Molas vend des ours et des éléphants en peluche dans une fête foraine. Cédric Marcus est en prison où il dit son dernier mot : « Quel con ! J’aurais dû garder la laisse ! »

Loco a fait des petits et son maître Heinrich Tinner qui était revenu beaucoup plus tard que prévu est maintenant professeur à la retraite. En souvenir de cette aventure, le groupe lui a offert l’os du jambonneau qui n’a jamais été dégusté. Un jour, Heinrich fait tomber cet os et le reconnaît au bruit vu qu’il est aveugle. C’est donc le moment pour lui de le donner à Loco.

FIN.