M.M. Faiseur d’histoires – Ateliers d’écriture

Dans ce sac…

par

les élèves de Seconde D – 2013 – 2014 du lycée Gustave Eiffel d’Armentières

Marthy, Louison, Yanis, Nell, Chanelle, Séverin, Florent, AlexisF, Anthony, Yannick, Kamel, Quentin M, Kilian, Julien, Hugo, Thomas, Quentin P, Sullivan, Sylvain, Paul, Donovan, Alexis V, Najwa et Chama.

Avec la participation de

Madame Blaise – professeur Fabienne Poujol – professeur-documentaliste Michaël Moslonka – romancier – M.M. Faiseur d’Histoires.

Chapitre 1 : Son arrivée !

Ce matin, comme chaque jour, je me réveille tranquillement.

Je me prépare pour aller à la fac. Je m’habille vite, car je suis en retard. Mais je fais très attention à ma coupe de cheveux, car c’est super important pour moi, ma coiffure. Je passe plus de temps à soigner ma chevelure qu’à faire ma toilette.

J’entends ma mère crier. Sa voix provient de la porte d’entrée :

– Sacha ? Tu es prêt ? Dépêche-toi ! Tu ne vois pas que nous sommes en retard !

Ni une ni deux, j’attrape mon sac Eastpak noir et blanc et je quitte la salle de bains. Je mets mes chaussures, j’enfile ma veste en cuir préférée et je me précipite vers notre voiture qui est garée en face de la maison.

Tout à coup, il se met à pleuvoir des cordes. La journée ne sera pas terrible.

En ouvrant la porte de la voiture, je regarde ma mam’s avec stupéfaction. Ma mère s’est teint les cheveux en blond. Ça fait ressortir le vert de ses yeux bridés. Chez nous, les cheveux, c’est important !

Je la trouve ravissante.

Je lui fais remarquer :

– Tu es très jolie, maman. Cette couleur te va très bien, et ta courte jupe rouge suit très bien avec cette nouvelle coupe.

Ma mère me regarde d’un air curieux.

– Merci, mais pourquoi tous ces compliments ?

Je réponds avec un sourire sincère :

– Je le pense, c’est tout.

Elle détourne les yeux d’un air désintéressé.

– Sacha, il va falloir te réveiller plus tôt et arrêter de prendre l’habitude d’arriver en retard, me fait-elle savoir, brusquement énervée.

J’essaye de la rassurer d’une voix calme :

– Oui, maman. Je sais… Je suis désolé.

Elle démarre en soupirant :

– J’espère bien que tu es désolé, mais ce n’est pas pour moi. C’est pour toi que je dis ça ! Maintenant que tu es majeur, ta vie est entre tes mains, tu as des responsabilités, tu dois faire tes propres choix.

Je sais que ma mère a raison, mais je préfère me taire pour ne pas l’énerver. Je tiens trop à elle, je l’aime tellement.

* * *

Le trafic est dense. Il y a eu un accident entre un camion et une voiture. La circulation n’avance presque pas, ou plutôt pas du tout. Ma daronne se calme petit à petit. Elle allume la radio et comme par hasard, sa musique préférée passe sur celle-ci. Elle chante pour essayer de me faire rire et redescendre la tension. Je rigole avec elle.

Au bout d’une heure de trajet, nous arrivons, enfin, à la fac.

– On est arrivé, dépêche-toi de descendre, me dit ma mère d’une voix grave, ou je vais être en retard au restaurant japonais.

* * *

Comme d’habitude, j’arrive à la bourre en cours. La fac me donne vraiment pas envie d’y aller, c’est pour ça que mes retards sont omniprésents. L’amphithéâtre est à moitié plein. Il y a un bruit insupportable de bavardages vers le fond. Dès que j’apparais, le professeur de biologie m’interpelle ; sans se retourner, évidemment.

Abidal, le prof,  sait que c’est moi.

– Dépêchez-vous de vous asseoir, monsieur Ballotelli !

Comme je suis bon élève, il ne me réprimande pas.

Suite à la réflexion du prof, je décide donc de m’asseoir. Je remarque les autres élèves qui me regardent pendant que je cherche une place. Je me comporte de façon décontractée, le sourire aux lèvres, comme à mon habitude. Je me dirige vers mon groupe d’amis.

Parmi eux, il y a Jean, ce gros intello bourgeois qui vient toujours à la fac en Ferrari. Ce jeune-là voit la vie en noir. Il y a aussi Bernard. Bernard, un garçon de 19 ans qui n’est pas mûr mentalement. Il est agité. C’est un élève qui a beaucoup de mal à se concentrer.

Tout en les rejoignant, je serre des mains et fais des clins d’œil aux filles, puis je finis par m’asseoir. D’après mes potes, je suis très populaire, car j’ai aidé plusieurs personnes à résoudre leurs  problèmes. Ils s’étaient fait racketter par des gens.

Mes deux amis sont en grande discussion.

– T’as une super belle caisse, dis donc !

– Ouais ! Elle est très rapide ! Intérieur cuir. Toutes options. GPS intégré. Sauf qu’il n’y a pas beaucoup de place…

Je me mets donc à sortir mes affaires et à rattraper le début du cours. C’est ennuyant, cette matière…

Quelle perte de temps, cette dissection de grenouilles ! Je me demande bien à quel moment de ma vie j’en aurai besoin. La biologie, à quoi ça sert, sérieusement !

Soudain, je remarque le nouvel étudiant.

Je laisse tomber le cours et je l’observe. Celui-ci est très fin. Il a une peau pâle avec des cheveux sombres ainsi que des yeux foncés. Le visage fermé, il se tient droit et suit très attentivement la dissection de la grenouille. Il me m’apparaît froid. Il ne semble pas partager l’ambiance sereine et détendue de l’amphithéâtre, ce qui me laisse perplexe. Peut-être est-ce de la timidité ?

Il m’a l’air très louche et j’ai la sinistre impression que je vais  devoir me méfier de lui. Qu’est-ce que cache ce garçon ? Rien que de le regarder, j’ai une boule au ventre.

 

Chapitre 2 : Un secret aiguisé…

Après ma journée de cours, il est temps pour moi d’attendre ma mère à l’arrêt de bus habituel situé à une rue de l’université. Il continue à pleuvoir des cordes. Je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez. Mes cheveux sont trempés, à cause de ce déluge, même s’ils sont courts.

Au lieu de mettre ma veste en cuir préférée, j’aurai dû prendre mon manteau à capuche. Maintenant, l’eau dégouline sur ma peau bronzée. J’ai horreur de ça !

L’arrêt de bus est petit, un banc est mis à notre disposition. Dix minutes après m’être posé sur ce banc, ma mère n’est toujours pas arrivée.

Purée ! Qu’est-ce qu’elle fout ?

ELLE va venir ou quoi ?

C’est pour aujourd’hui ou demain ?

Après quelques minutes passées à attendre, j’aperçois un jeune homme qui s’avance vers moi. Je reconnais le nouvel étudiant de la fac. Il s’assoit, puis me regarde d’un air que je trouve inquiétant.

Il garde l’expression qu’il avait dans l’amphithéâtre. Froide, distante et dure.

Mon cœur bat très fort. Je ne me sens pas à l’aise à côté de lui. Il est pour moi un gros point d’interrogation. Je ne l’aime vraiment pas. Le bus arrive enfin. Quel soulagement ! Il s’arrête, ses portes s’ouvrent. Personne ne descend.

Le nouveau se lève en prenant son sac et, là, j’aperçois le couteau qui dépasse. Un véritable couteau de boucher sinistrement rouillé.

Je décide de ne rien faire, de garder un air naturel. Il pourrait me poignarder…

* * *

Je vois enfin arriver ma mère après le départ de bus. Je me sens soulagé, mais ça ne dure pas. Je cours vers la voiture en marmonnant, les poings fermés par la nervosité. J’ouvre la portière sans un mot et la claque violemment.

– Dis donc, maman, tu es en retard ! que je finis par balancer.

– Rah… J’avais oublié ça, dit-elle. Sacha et ses états lunatiques…

– Je ne suis pas lunatique, je suis réaliste. En plus, tu as vu l’état de tes cheveux ? C’est du grand n’importe quoi ! Et ta jupe, tu n’as pas plus court !!? On dirait une Bimbo !

– Je m’habille comme je veux, rétorque-t-elle. Tu t’es déjà regardé ? Toi aussi, tu es mal coiffé !

Cette remarque m’irrite au plus haut point. La fureur monte en moi. Je me contrôle pour ne pas lui foutre une baffe.

– Et puis, tu es toujours en retard, continue-t-elle.

En retard ? Elle rigole ou quoi ?

– C’est de ta faute, tu n’es jamais capable de me réveiller à temps !

– Parce que c’est à moi te de te réveiller ? Je ne suis pas une bonne mise à ton service !

Vexé, je ne lui réponds plus.

* * *

Je vois un joli paysage, des terres flottantes dans le ciel, des billes géantes lévitent à l’horizon. Les mêmes que celles avec lesquelles je jouais étant petit. L’azur me semble infini, mais il est temps de me lever. Je sais que ma destination est la fac. Une horloge en forme de réveil me révèle que je suis en retard.

Tout d’un coup, ce réveil sonne puissamment. C’est assourdissant. Le ciel s’assombrit et les vents deviennent violents.

J’ouvre les yeux et je me lève d’un bond, vérifiant que je me réveille à l’heure.

C’est le cas.

Je ne veux pas m’engueuler avec ma mère… Ça ne lui ferait que du mal.

Une forêt sombre de chênes gigantesques s’étale devant moi. Des tulipes jaunes d’épines décorent les environs et je reconnais des dalles de pierres moussues du petit chemin de notre jardin… Évidemment, celles-ci aussi sont d’une taille hors-norme.

Mince ! je suis censé être dans ma chambre…

Devant moi, la large étendue verdâtre, un peu noire telle un brouillard, laisse entrevoir de faibles lueurs.

J’ai envie de découvrir ce qui se cache au fond des ténèbres de cette forêt si dense. Je fais quelques pas pour me rendre compte que je marche dans une flaque de sang.

Non, ce n’est pas une flaque, mais une rivière !

Elle dégouline d’une immense statue qui donne l’impression de pleurer du sang.

Je m’y enfonce ! Je ne peux plus respirer !

J’ouvre les yeux dans le sang, et, dans le reflet d’un miroir, IL est là.

IL me tend son couteau avec des manières douces. Je dirais même qu’il me l’offre.

Une énorme douleur se fait sentir au niveau de mon abdomen. Une gigantesque lame rouillée me transperce de part en part. La souffrance que j’endure n’a d’égale que la profondeur de la mer écarlate dans laquelle je me trouve. Plus je souffre et plus mes souvenirs d’enfance disparaissent. Je ne connais plus mon nom, je ne sais plus qui je suis. Seul le reflet de l’acier sortant de mon corps m’indique de l’espoir. L’espoir de ne pas être l’homme dans le miroir.

Je lève les yeux et je le regarde fixement…

Tout se dissipe devant moi, j’ai les mains serrées et le souffle coupé. Le réveil sonne, mais je l’ignore. Je suis terrifié !

* * *

Je me réveille en sursaut, essoufflé, avec l’impression de ne me faire que ça, de me réveiller.

Bon sang, il est 8h10. Je suis encore en retard !

Je me dépêche d’aller me taper une douche. Une fois lavé, je prends un t-shirt et un pantalon sur mon lit. Je quitte ma chambre et je descends dans la cuisine. Je ne vois ni ma mam’s, ni mon petit-déjeuner de prêt.

Je vais dans le bureau de ma mère, mais elle n’est pas là. Je regarde dans le garage : aucune de voiture.

Cela me stresse. C’est la première fois qu’elle m’oublie. Je retourne dans ma chambre, énervé, pour récupérer mon portable. Je trouve ma balle de psy sur mon bureau, je la prends et je me défoule dessus.

Pourquoi m’a-t-elle oubliée ? Où est-elle ?

Tant pis…

Je ferme la porte de la maison et je me dépêche de courir vers l’arrêt de bus, car il pleut encore des cordes et il fait froid.

Mais de loin, je vois le nouvel élève assis sur le banc.

 

Chapitre 3 : La mauvaise blague

Je suis sous l’abri de bus. Je l’attends avec impatience,

Le nouvel élève me sourit et me demande si je vais bien. Surpris, je lui réponds puis je me tais. Le fameux bus arrive, enfin. Je montre le premier.

J’avance au fond du bus et je m’agrippe à une barre.

Je vois s’asseoir le nouveau près de moi alors qu’il y a de la place devant. Il commence à fouiller son sac.

Le bus redémarre, le nouvel élève se lève de son siège et met son sac dans le porte-bagage. Un truc tombe.

Et là, je vois le couteau de boucher !!

Une femme le ramasse et le lui rend.

Pourquoi ne réagit-elle pas à la vue du couteau ?

Ça me paraît clair qu’elle est sa complice.

Les yeux du nouveau se tournent à nouveau vers moi. Son expression change. Ses yeux deviennent rouges, comme s’ils allaient éclater.

Wôw ! Comment est-ce possible ??

Je détourne tout de suite le regard de ce possédé.

Quand le chauffeur annonce le quatrième arrêt, je descends en courant.

Le nouveau me suit. J’ai très peur !

Je me hâte. Mes Victoria bleu clair glissent sur le bitume.

* * *

Je suis arrivé à la fac, essoufflé. Je fais un arrêt aux Wcs pour me rafraîchir les idées et boire un peu d’eau.

J’ouvre le robinet et je commence à me désaltérer, mais j’ai l’impression qu’il y a quelqu’un derrière moi. J’arrête de boire. Je lève la tête. Dans le coin droit du miroir, j’aperçois une silhouette. Je me retourne.

Personne.

J’entends des bruits.

Ce sont des gargouillis. Ils proviennent de la cabine du fond. Je reconnais la voix. C’est Bernard.

Je décide d’ouvrir la porte de cette cabine.

Et là, je vois Bernard se faire disséquer par le nouvel élève. À l’aide de son couteau, il est en train de mettre en pratique la dissection de la grenouille que l’on a étudiée en classe.

Les carreaux blancs de la cabine et les w.c. étincelants ont entièrement été repeints par le sang de mon ami. Il y en a partout.

Bernard ne bouge plus. Son foulard est ensanglanté, son bob jaune vire au rouge. Pourtant, je l’entends qui pleure.

Mes yeux se baissent et je vois de l’eau s’écouler petit à petit. Elle se teinte de rouge. L’évier a dû se boucher et je n’ai pas fermé le robinet.

Le nouvel élève se retourne. Il n’a pas un couteau, mais une tronçonneuse ! Ce genre de tronçonneuse capable de déchirer n’importe quoi avec ses dents.

Je cligne des paupières. De l’eau coule sur mes chaussures.

Tout est calme. Trop calme ? On entend juste les gouttes débordant du lavabo. Je suis en train de me regarder dans le miroir et je ne vois personne autour de moi.

Ça doit être mon imagination qui me joue des tours. Toute cette histoire… Ç’a commencé, hier soir, lorsque ma mère est arrivée en retard. Si elle avait été à l’heure, je n’aurai jamais croisé le regard de ce nouvel élève. Drôle de coïncidence, elle m’a laissé prendre le bus avec lui. Tout est de sa faute.

* * *

Je ressors des Wcs en direction de ma salle de cours. Je me dirige vers l’amphithéâtre qui est au deuxième étage. Je transpire. J’enlève mon pull et je monte les escaliers.

Il n’y a personne, tout le monde est en cours…

… et pourtant, j’entends des bruits de pas, derrière moi.

J’ai peur. Je monte les marches, plus vite.

La porte à l’étage se ferme devant moi. Je regarde autour de moi. C’est sûrement un de mes amis qui me fait une blague. Je dis à haute voix : « Votre plaisanterie n’est pas drôle ! »

J’ouvre la porte. Il n’y a rien.

Dans mon dos, les bruits s’accentuent. Je me cache derrière la porte ! Celle-ci s’ouvre. Sans réfléchir, j’attrape le mauvais farceur par le col de son pull et je le claque contre le mur.

Je m’aperçois que c’est le nouveau.

– Je suis perdu, je n’ai rien fait !, s’exclame-t-il.

Je lui réponds :

– Je vais te faire ta fête ! T’as intérêt à arrêter tes manigances !

Le nouvel élève baisse les yeux. Je suis son regard et, là, je vois le couteau dans sac.

Je le lâche pour courir vers l’amphithéâtre.

 

Chapitre 4 : Je sais ce qu’il me reste à faire

Tout au long de la journée, je ne cesse de transpirer.

Nerveusement, je vais voir Jean.

– Salut Jean ! Bernard est-il avec toi ?

– Salut, me répond mon bourgeois d’ami dépressif. Non, pourquoi ?

– Je le cherche. Oh ! Ça n’a rien à voir, mais tu trouves pas le nouvel élève bizarre ?

– Bizarre ? Le nouvel élève ?

– Oui, pas très normal. On aurait pu croire qu’il me suivait partout !

–  Tu te fais des idées, je pense.

J’insiste :

– Non, mais sérieux ! Déjà hier, il a pris le bus. Encore, aujourd’hui, je le croise dans les toilettes.

– Et alors ? Ce gars doit prendre son bus, normal.

– Oui. Sûrement…

M’ouais… Je ne suis pas convaincu. Je commence à stresser… Qui est cet étudiant ? Je dois me renseigner sur lui.

* * *

Le soir, à la fin des cours, je suis déterminé à mettre un terme à cette histoire.

J’appelle ma mère, mais elle ne répond pas. C’est sa boîte vocale, direct ! Que se passe-t-il ? Pourquoi, cette feignasse, a-t-elle coupé son téléphone ? Pas grave, je lui laisse un message : « Bon. Je t’appelle pour te dire que, ce soir, je vais dormir chez Jean, donc, ne t’inquiète pas. À demain. »

En réalité, je reprends le bus.

IL est là, assis pas très loin de moi. Toujours avec son visage fermé. Vraiment peu accueillant. Quand son téléphone sonne, il regarde le numéro affiché et décroche avec un sourire sur ses lèvres. Un sourire vainqueur !

Que prépare-t-il ? Il complote contre moi. Je le sens. J’essaye d’écouter de quoi il parle, mais avec le bruit des étudiants, joyeux de rentrer, c’est peine perdue.

Il pose un bref regard sur moi. Il raccroche et ricane.

Pourquoi rigole-t-il de cette manière ?

Le bus finit par s’arrêter.

Le nouveau sort, à pas lents.

Juste avant que les portes se referment, je me précipite, dehors, et j’attends quelques minutes.

Je le suis.

* * *

Me voici dans un quartier qui m’est inconnu. Je m’approche de la maison du nouveau.

Je décide d’avancer vers la baie vitrée. J’observe l’intérieur. Je vois le garçon parler à sa mère. Je crois entendre leur discussion…

Oh ! Elle l’appelle Sammy.

Sammy ? C’est donc comme ça qu’il se prénomme ?

Tiens ? Sa mère ressemble étrangement à la mienne. Elle a les mêmes cheveux…

Mais… ?

Mais, c’est ma mère… Oui ! C’est bien elle !

Je comprends, maintenant ! Cette putain de traîtresse est de mèche avec lui. C’est pour ça qu’elle n’était pas là, ce matin, et qu’elle n’a pas décroché… C’est sûrement, elle, que le nouveau a appelée !

Je suis rempli de rage et de jalousie !

Elle manigançait avec lui.

Oui, ils complotent contre moi, c’est certain !

Je suis trahi par ma propre mère, celle que j’aimais tant.

Oui, je comprends mieux…

Je sais ce qu’il me reste à faire.

 

Épilogue

Madame Ballotelli a tout organisé.

Bonbons, boissons et gâteaux sont présents. Depuis la veille au soir, la mère de Sacha prépare cette surprise, en espérant que son fils, ce matin, se souvienne de ce jour spécial. Celui de son anniversaire.

Elle a invité tous ses amis de l’université. Ils attendent dans le salon le retour de leur camarade. Ils parlent, rient entre eux. C’est un bon moyen de se voir en dehors des cours. L’ambiance est bonne, tout le monde se retrouve.

Jean en profite pour parler à Bernard :

– Tu l’as vu, toi, le nouveau dans le groupe de Sacha ?

– Un nouvel étudiant ? Il n’y a pas eu de nouveau.

– C’est bien ce que je me disais, mais je n’ai pas voulu le contredire…

Cette discussion s’interrompt quand un ami demande :

– Mais que fait Sacha ? Il ne manque que lui pour que la fête soit parfaite !

Dans la cave sale et lugubre de la maison se trouve Sacha…

… les pieds ne touchant plus le sol, une corde autour du cou.

Armentières, Lycée Gustave Eiffel,

le 22 février 2014